Les Compagnies d’Ouvriers Militaires de la Marine. 1808 – 1810
Décret du 15 janvier 1808
1808
. Généralités :
La création des Ouvriers Militaires de la Marine apportaient une solution à la pénurie d’ouvriers plutôt que des renforts à l’armée, mais la poursuite de la guerre décime les soldats spécialisés du Génie de l’Armée. La Marine est donc appelée, toujours d’avantage, à compenser les pertes.
. Organisation :
. Le 15 janvier 1808 : Des Tuileries, l’Empereur signe un nouveau décret réorganisant complètement les ouvriers des arsenaux et leur donne maintenant l’appellation de « Compagnies d’Ouvriers Militaires de la Marine ».
Extraits du décret du 15 janvier 1808 :
Article 1 : Les Ouvriers conscrits employés dans les arsenaux militaires de la Marine continueront à être divisés en compagnies, conformément à notre arrêté du 23 ventôse an XI.
Article 2 : Les compagnies d’Ouvriers conscrits prendront le nom de « Compagnies d’Ouvriers Militaires de la Marine ».
Article 3 : Le nombre des compagnies sera porté à 18. Ce nombre pourra varier en raison des besoins du service.
Article 4 : Les compagnies seront indépendantes les unes des autres, et formeront autant de corps séparés; elles seront placées dans les ports ou leur service sera jugé nécessaire.
Article 5 : Chaque compagnie, désignée par un numéro, est composée de deux divisions comptant un total de 209 hommes. Chaque division forme deux sections et chaque section forme deux escouades. (Voir décret organique)
La Compagnie :
Les sergents-Majors ont la fonction de Quartier-Maître (Trésorier).
Conseil d’administration de la compagnie :
Il est formé dans chaque compagnie, un Conseil d’Administration, chargé de tous les détails relatifs au régime intérieur économique du corps. Il est composé de trois membres :
Le Capitaine, commandant la compagnie.
Le lieutenant
Un sous officier nommé à cet effet par le ministre, sur présentation de l’inspecteur général.
La Division :
Chaque compagnie forme deux divisions chacune de 102 hommes, à savoir :
La Section :
Chaque division forme deux sections de 51 hommes chacune :
. L'escouade :
Professions requises :
Chaque compagnie est composée de manière à posséder des ouvriers de diverses professions dans le rapport nécessaire pour les travaux ordinaires des constructions.
Les trois premières sections de chaque compagnie sont formées de charpentiers et de scieurs de long. Les charpentiers sont exercés aux professions de perceurs et de calfats.
La première escouade de la quatrième section est composée de menuisiers, poulieurs, tonneliers.
La seconde escouade de la quatrième section est composée d’ouvriers en fer : Forgerons, cloutiers, etc.
Encadrement des sections :
Les sous officiers et caporaux des trois premières sections sont pris parmi les hommes du grade immédiatement inférieur dans la profession de charpentier.
Le sergent attaché à la quatrième section est pris alternativement parmi les ouvriers en bois et en fer. Il est toujours affecté à la première escouade de cette section, un caporal pris parmi les menuisiers, poulieurs et tonneliers. La seconde escouade de cette section est commandée par un caporal pris parmi les ouvriers en fer.
Encadrement des compagnies et des divisions :
Le capitaine de la compagnie, en cas de détachement, commande la première division. Le sergent-Major en dépend également.
Le lieutenant est attaché à la seconde division. Chaque section est commandée par un sergent et l’escouade par un caporal.
Enfants de troupe : Sont admis, dans chaque compagnie, deux enfants d’ouvriers qui font le service d’apprentis et sont considérés comme des enfants de troupe.
Composition partielle de la 16ème Compagnie : Port de Rochefort 1809 : (6E1701)
Officiers du Génie Maritime présents à Rochefort en août 1808 :
. Formation en Régiment ou en Bataillon d’Ouvriers Militaires de la Marine :
Lorsqu’il y a plus de quatre compagnies dans un port, il est formé un bataillon dont le commandement est confié à un capitaine de frégate ou un ingénieur du grade correspondant (Chef de bataillon), nommé par le ministre.
La fonction d’adjudant est confiée à un capitaine d’artillerie de la marine, nommé par le ministre, lui sont adjoints deux sous officiers (Adjudants sous officiers) de la même arme, également nommés, chargés d’assurer l’instruction et la manœuvre des ouvriers.
S’il y a plus de huit compagnies dans le port, il est formé deux bataillons de quatre compagnies chacun.
S’il y a plus de seize compagnies dans le même port, il est formé trois bataillons de quatre compagnies à huit compagnies maximum chacun
S’il y a deux bataillons d’ouvriers dans un port, il est formé un régiment commandé par un capitaine de vaisseau ou un ingénieur en chef, ayant rang de Colonel..
. Nominations des officiers :
Pour les compagnies employées dans les ports, sont nommés par le ministre :
9 capitaines de 1ère classe.
9 capitaines de 2ème classe.
9 lieutenants de 1ère classe.
9 lieutenants de 2ème classe.
. Service, police et discipline :
Les ouvriers militaires sont astreints autant au service militaire qu’aux travaux des ateliers. Pour le service militaire, ils sont sous l’autorité immédiate des officiers de leur compagnie. Les principaux ordres proviennent du Préfet maritime et sont transmis par le chef militaire de la marine à chaque capitaine de compagnie. Les ouvriers militaires travaillant dans les ateliers ou sur les chantiers sont aux ordres des officiers ingénieurs du Génie maritime.
. Uniformes : (Article 37, titre 6) :
Habit veste (court, du modèle de l’infanterie légère) de drap bleu foncé, doublé de serge de même couleur, bordé d’un liseré rouge. Revers, parements et collets montant de velours noir, liseré de rouge. Poches en dessous. L’habit sera garni de sept petits boutons à chaque revers, il y aura une ancre sur un des côtés du retroussis et deux haches en sautoir sur l’autre. Parements (en botte ou en pointe) fendus et attachés avec trois petits boutons.
Gilet et pantalon de drap bleu.
Bouton en métal jaune, timbrés d’une ancre en son centre, avec la légende « Ouvriers militaires ».
Schako bordé d’un galon de laine rouge, ganse de laine jaune. Bouton uniforme, cocarde nationale et pompon rouge.
Bonnet de police en drap bleu.
Paletot et pantalon de travail en tricot bleu.
Sarrau bleu et grande culotte de toile blanche.
. Équipement :
Trois chemises.
Trois mouchoirs.
Une paire de demi-guêtres en estamette noire.
Une paire de guêtres en toile grise.
Deux paires de souliers.
Trois paires de bas.
Deux cols.
Brosse, peigne, boucles et épinglette.
Havresac en peau.
Baudrier porte sabre briquet (pour les sous officiers, ouvriers de 1ère classe et tambours) en buffle blanc.
Banderole porte giberne en buffle blanc.
. Construction d’un pont de bateaux :
Elle doit se faire en un jour. La décomposition des tâches et la durée se fait de la manière suivante :
. 5 heures pour décharger et jeter à l’eau 80 bateaux.
. 2 heures pour appareiller, s’embarquer, déboucher, aborder et débarquer 1 200 hommes. Il convient de mettre les bateaux à l’emplacement choisi, déposer les agrès sur la rive dans un lieu commode. La construction d’un pont de bateaux nécessite environ 60 hommes répartis de la manière suivante :
1 Sergent au dépôt des bateaux.
1 Sergent au dépôt des poutrelles et madriers.
1 Sergent à la première culée du pont.
1 Sergent à la travée qu’on couvre.
14 hommes pour porter 7 poutrelles.
20 homes pour porter 20 madriers.
2 hommes pour placer les madriers.
2 hommes pour égaliser, avec des masses, les madriers.
8 hommes pour aider les bateliers ou marins.
4 hommes par bateau.
6 hommes pour fixer les poutrelles avec les clameaux.
4 hommes pour aider à jeter les ancres.
. Information sur les années 1808 et 1809 :
. 1808 : Début de la Campagne d’Espagne :
. 1808 : Arsenal d’Anvers :
De mai 1808 jusqu’en septembre, le corps des Ouvriers Militaires de la Marine est sous les ordres du Colonel LAIR, Ingénieur en chef du Génie Maritime à l’Etat-major d’Anvers.
Les Ouvriers affectés aux travaux de ce port construisent un vaisseau de 74 canons, le « DU GUESCLIN » , achèvent presque deux autres vaisseaux de 80, « Le TILSIT » et « Le PACIFICATEUR » et arment toute l’escadre de l’Escaut, pendant que l’ingénieur Auguste MASQUELEZ dirige en chef les travaux de Flessingue.
. Les 5 & 6 Août 1808 :
Visite de l’arsenal de Rochefort par Napoléon.