Équipage de Haut-bord et de Flottille (partie II)
ÉQUIPAGES DE FLOTTILLE *
Décret du 30 juillet 1805
Généralités :
Au début du Consulat, on envisage de renouveler une précédente expérience du passé en créent une flottille de petits bateaux à fond plat, marchant à voile et avirons, pour transporter une armée d’invasion contre l’Angleterre. Des sommes énormes sont engagées pour construire cette flottille. Pour exemple parmi tant d’autres, l’arsenal du Havre entreprend la construction de 2 canonnières de type espagnoles. DECRES demande à l’amiral GRAVINA, commandant une escadre espagnole au mouillage à Brest, de suivre et d’accélérer les travaux de construction de ces canonnières. Le 10 mars 1801, la flottille légère de Boulogne se compose de 12 divisions, portant 30 000 hommes, représentant le corps de débarquement. Elle prend en 1803 le nom de « Flottille Nationale » et peut transporter maintenant 150 000 hommes et 8 600 chevaux. L’Inspecteur général de la flottille est l’ingénieur FORFAIT sous les ordres de LATOUCHE-TREVILLE.
Le coup de force de NELSON les 15 et 16 août 1801 contre la Flottille Nationale à Boulogne, fut un cinglant échec pour la Marine Britannique qui perdra de nombreuses embarcations, dont 8 navires coulés et 4 autres pris à l’abordage, et causant la perte de 340 marins dont 45 officiers. Seuls 34 marins Français seront tués.
La Paix d’Amiens oriente maintenant l’activité des chantiers vers les grands armements que réclament les expéditions coloniales. En 1803, A la rupture de la Paix, les efforts les concentrent de nouveau sur l’armada d’invasion. Ils sont stimulés par l’enthousiasme de la commission de la flottille nationale qui traite systématiquement avec tous les entrepreneurs privés pour la construction de canonnières, telles celles de Lorient. De 1801 à 1805, sont construites 300 chaloupes canonnières pontées, mâtées en chasse-marée (3 mâts) portant 10 à 15 avirons de chaque bord, 2 canons de 24 ou de 18 et des pierriers sur fourche. Il existe plusieurs types d’embarcation : Prames, bateaux canonniers, péniches, transports « troupes, écuries, artillerie ou matériels). Les chantiers navals et les manufactures redoublent d’efforts, encouragés par les « dons patriotiques », comme sous la Révolution. Les souscriptions viennent au secours des caisses de l’État. La ville de Paris finance 90 chaloupes canonnières. En juillet 1805, entre Etaples et Ostende sont construite 2198 embarcations prêtes à franchir la mer avec 160 920 soldats, dont 21 000 marins et 8 745 chevaux.
Une chaloupe canonnière est commandée par un Enseigne de vaisseau secondé de 2 officiers mariniers, 1 maître canonnier, 2 aides canonniers et 15 matelots auxquels peuvent s’ajouter 30 hommes d’infanterie avec 1 lieutenant et 1 sous officier d’artillerie.
* Dans les archives le nom de flottille est parfois orthographié avec un seul T « Flotille ».
Un ordre daté du 14 Brumaire An XII (6 novembre 1803) à Boulogne prescrit :
« La garnison d’une chaloupe canonnière sera portée à 30 hommes, un officier et tambour compris. Il y aura des détachements commandés dans le corps pour que toutes les fois que les divisions de la flottille iraient en rade pour y passer la nuit ou pour combattre l’ennemi … chaque bâtiment (Chaloupe canonnière ou bateau canonnier) recevra un supplément de garnison de 10 hommes et d’un sergent qui sera fourni par les mêmes compagnie … »
6 à 9 chaloupes forment une section pouvant embarquer l’effectif de 9 compagnies.
2 sections forment 1 division qui peuvent embarquer 1 / 2 brigade sous la direction d’un lieutenant de vaisseau ou d’un capitaine de frégate.
Rôle des flottilles :
En dehors du rôle spécifique de la flottille nationale qui devait permettre d’envahir l’Angleterre, l’utilisation d’embarcations légères armées sert sur le littoral atlantique et méditerranéen de gardes côtes, à la protection des escadres au mouillage dans les rades ou les ports, mais aussi à l’escorte des transports maritimes ou fluviaux. Elle protège également la pêche côtière dont les bateaux sont souvent arraisonnés par la Navy qui cherche à soutirer, aux pêcheurs, des informations sur l’état de la flotte ou des constructions navales en cours. Soutenues à terre par les batteries côtières des Gardes Côtes, les matelots de la flottilles font le coup de feu contre les incursions anglaises fort fréquentes sur les côtes françaises. En effet, à la faveur de la nuit, des « Marines » accostent en silence et détruisent des stations télégraphiques (Chappe), des batteries côtières faiblement armées ou tout simplement se ravitaillent en eau. Il arrive parfois qu’ils récupèrent ou débarquent quelques espions. Durant toute la période de l’Empire, les flottilles belligérantes se sont affrontées sur toutes les mers avec des fortunes diverses pour l’un ou l’autre camp.
Plus tard, après la dispersion de la flottille de Boulogne en 1805, les équipages sont répartis sur les côtes de l’Empire. En service à terre, les matelots de flottille soutiennent et aident les pontonniers, ouvriers de la marine ou le génie de l’armée, à la construction de ponts en transportant matériaux, armes, vivres et munitions. Ils combattent parfois, comme des voltigeurs, en « nettoyant » des îlots ou postes avancés ennemis.
Le décret du 30 juillet 1805, forme 24 équipages de flottilles. Ils ont la même composition que les équipages des vaisseaux, mais armes des bâtiments plus légers, tels que corvettes, bricks, galiotes, canonnières, bateaux-canonniers, péniches, cotres, gabarres, flûtes etc.
Répartition des Équipages de Flottille (Décret du 30 juillet 1805) :
Nota : le décret des 1er et 7 avril 1808 confirme les dispositions du décret du 30 juillet 1805 mais les 24 équipages de flottilles (10 + 14) viennent s’ajouter aux 40 premiers bataillons de Haut-Bord formées. Ils sont ainsi re-numérotés à la suite. Le 1er Bataillon de Flottille prend alors le numéro 41 et ainsi de suite jusqu’au numéro 64. (A voir et à confirmer)
C de V : capitaine de vaisseau
C de F : capitaine de frégate
L de V : Lieutenant de vaisseau
HB : Haut-bord
Chaque année, lors des inspections détaillées, les conscrits matelots de la flottille qui ont les meilleures notes sont admis à l’honneur de servir dans les équipages de Haut-Bord.
RÉGIMENTS DE FLOTTILLE
Décret du 25 janvier 1807
Le décret impérial du 7 avril 1808, portant organisation de 5 bataillons de flottille, fait référence dans son article 1er de la suppression des trois régiments de flottille créés le 25 janvier 1807.
Le 1er Régiment de Flottille deviendra le 43ème Équipage de Flottille.
Le 2ème Régiment de Flottille deviendra le 44ème Équipage de Flottille.
Le 3ème Régiment de Flottille ?
pour en savoir plus, direction l'uniformologie
BATAILLON DE FLOTTILLE
Décret du 2 mars 1808 & 7 avril 1808
Puis
ÉQUIPAGES DE FLOTTILLES
Décret du 11 septembre 1810
Décret impérial du 7 avril 1808 à Bordeaux (N°13) :
Ce décret porte organisation de 5 bataillons de flottille. Son article 1er stipule que sont supprimés les 3 régiments de flottille créés par décret le 25 janvier 1807. L’article 2ème indique que les officiers, officiers-mariniers et marins desdits régiments, seront incorporés dans les 5 bataillons de flottille dont l’organisation est prescrite par le décret du 2 mars 1808.
L’État-Major de chaque bataillon de flottille se compose :
(Art. 3ème ) Chaque bataillon se divise en 9 compagnies, composées chacune comme suit :
Total : 138 hommes dont 6 officiers et aspirants. La force d’un bataillon de flottille est de 1254 hommes à savoir :
Art. 5ème : Un bataillon forme l’équipage de :
27 bateaux de 1ère espèce,
27 bateaux de 2ème espèce, Soit 81 bâtiments.
27 bateaux de 3ème espèce.
Art 6ème : Les 81 bâtiments, dont un bataillon fournit l’équipage, se divise en 9 sections de flottille, composées chacune de 9 bâtiments, à savoir :
3 bateaux de 1ère espèce.
3 bateaux de 2ème espèce.
3 bateaux de 3ème espèce.
Art. 7ème : Chaque compagnie du bataillon fournit les équipages d’une section, comme suit :
Le total des bâtiments pour 1 compagnie est de 45 et pour 9 compagnies de 135.
Art. 8 : Lorsque la compagnie entière s’embarque, le sergent-major et le tambour s’embarquent avec le capitaine, et le caporal-fourrier avec le 1er lieutenant de la compagnie.
Répartition des flottilles à compter de 1811 :
En 1811, il est question de réarmer partiellement la flottille de Boulogne. Les 13ème , 14ème , 17ème et 21ème équipages y sont affectés sous le commandement du Contre amiral BASTE. Des Aigles furent remises aux 13ème, 14ème et 17ème équipage. Ce dernier équipage se rendra, quelques mois plus tard à Dantzig avec BASTE. L’Aigle sera emportée malgré les protestation du Préfet maritime. L’affaire fut portée par DECRES jusqu’à l’Empereur et, malgré une lettre de BASTE, l’Aigle fut déposée en août 1812 à Dantzig.
. Il existe 24 équipages de flottille dont 2 hollandais, pour la défense des côtes répartis de la manière suivante :
2 équipages en Espagne (43 et 44ème)
8 au Zuiderzee
2 dans l’Escaut (13ème)
2 à Boulogne (14ème et 17ème)
1 à Cherbourg (12ème)
3 à Brest
1 à Rochefort
1 à Bayonne (19ème)
4 dans la Méditerranée.
. Flottille Franco Hollandaise de Zuiderzee :
Elle compte 5 navires, répartis en division, comprenant des canonnières (Bricks et Goélettes) et des bateaux canonniers (Cotres). A la fin du mois de septembre 1811, les équipages d’une vingtaine de bateaux de la flottille passent sur les vaisseaux Hollandais : L’AMSTERDAM et Le DOGGERSBANK tous deux de 64 canons. Il existe également une flottille franco-Hollandaise dite de l’Ems, comptant un nombre d’embarcations indéterminées.
Défense des Bouches de l’Escaut et du port d’Anvers
1812
Le 8 février 1812, l’Empereur écrit de Paris, au ministre de la marine DECRES :
« Monsieur le Comte DECRES, j’ai lu avec attention votre rapport du 29 janvier sur les flottilles de Boulogne et de l’Escaut. Mon intention est de lever dans le courant de mars les 9 000 hommes de la Conscription de 1813. Je vous ai accordé les 1400 marins de 1810 de la Hollande ; je suppose que vous m’avez fait lever les 1500 hommes de l’Inscription : ainsi il n’y aura rien de dérangé à mon décret du 14 novembre (1811), et tout sera organisé selon sa forme et teneur. Faîtes-moi connaître si vous m’avez fait signer les nominations des états majors et des équipages. »
L’Empereur tient beaucoup à ce qu’il y ait 69 canonnières dans l’Escaut auxquelles ont ajouterait 46 péniches, de sorte que chaque vaisseau ait, pour lutter contre les Anglais, 3 canonnières, 3 péniches appuyées par 4 frégates bonnes marcheuses, 4 corvettes et 2 bricks. Il souhaite que les 2 frégates présentes à St Malo se rendent dans la Meuse, ce qui ferait 6 frégates. Pour la défense des îles de Walcheren, de Goerée et de Schouwen, l’Empereur ordonne que 23 chaloupes canonnières, commandées par un capitaine de vaisseau, sous les ordres supérieurs du commandant de l’île de Walcheren, soient destinées à la défense de Flessingue et à tenir une ligne d’embossage devant le port.
Au Texel, l’Empereur attache beaucoup d’importance à y maintenir, sinon 120 chaloupes canonnières, au moins 80 canonnières et 40 bateaux canonniers ou grosses péniches, afin de lutter contre les flottilles ennemies qui attaqueraient les passes du Zuiderzee
Quant à Boulogne, son intention est d’y conserver le 17ème bataillon (qui devrait porter le nom d’équipage), mais que le 12ème et le 14ème partent sans délai sous les ordres du Contre amiral BASTE (Ancien officier du bataillon des Marins de la Garde) qui revient d’Espagne. Ils monteront 40 canonnières, 23 péniches de nouveau modèle, 9 prames et 4 bombardes qui seront organisées en division. Ils se rendront à Cherbourg, ce qui fera dans ce port : 12 prames, 60 canonnières et une cinquantaine de péniches. Les marins pourront mieux s’exercer aux manœuvres des bâtiments dans ce grand port. Ils pourront sortir tous les jours. Il y aura donc, 480 marins venant du Havre sur 5 bâtiments, 2 000 marins déjà en poste et enfin les 12ème et 14ème équipages, soit un total d’environ 5 000 hommes. Le contre amiral TROUDE commande toute la rade et le Contre amiral Pierre BASTE (1768-1814), la flottille.
Il reste à Boulogne avec le 17ème, 5 prames, 27 canonnières et 132 bateaux canonniers en y comprenant les bateaux canonniers de Dunkerque. En outre, il reste en réserve 30 bâtiments (prames ou canonnières), 150 bateaux canonniers et 100 péniches. Auxquels on peut ajouter en cas de besoin 300 bateaux de pêcheurs qui pourront transporter 30 à 40 000 hommes et quelques chevaux sur un seul point.
Les trois points vulnérables que sont la Hollande, l’Escaut et Cherbourg seront chacun protégés par une flottille.
. Le 18 février 1812. Paris (lettre n° 18504).
Lettre de l’Empereur au Vice amiral comte MISSIESSY, commandant l’escadre de l’Escaut.
« Monsieur le vice amiral Comte MISSIESSY, nous vous faisons savoir que notre intention est que notre escadre sous votre commandement presse son réarmement en toute diligence, et qu’elle descende l’Escaut au 1er du mois de mars prochain, de manière à donner de l’inquiétude à nos ennemis par sa présence à l’embouchure du fleuve, où elle devra être mouillée et en état de prendre la mer au 10 mars au plus tard. … La réunion de notre escadre de la Meuse dans l’Escaut occidental nous détermine naturellement à réunir, sous votre commandement toute la partie des côtes dont la défense était affectée à cette escadre. En conséquence, votre autorité, en ce qui concerne les opérations maritimes, s’étendra depuis Brielle, au nord, jusque et compris, au sud, la rive gauche de l’Ecluse. A cette effet, nous ordonnons qu’il soit affecté à notre flotte de l’Escaut 92 chaloupes canonnières ou péniches ou bateaux canonniers, qui seront armés par des détachements des 23 équipages de haut bord sous vos ordres, lesquels seront, en conséquence, successivement élevés à un effectif de 600 hommes par l’incorporation dans ces équipages du 13ème de flottille et des hommes que nous aurions destinés à en former des nouveaux. »
En effet, les matelots dépendants du 13ème de flottille, sont, aux yeux de l’Empereur, trop disséminés sur de nombreux bâtiments pour être efficaces. Ils manquent d’activités et de discipline. Ils seront temporairement détachés dans les équipages de haut bord, sur des canonnières. Chaque équipage armera trois chaloupes canonnières.
Les 92 chaloupes canonnières et autres embarcations formeront 3 divisions, chaque vaisseau devant fournir une chaloupe à chaque division. Elles prendront les noms suivants :
1)- 1ère Division : Flottille de l’Escaut : Par décret du 27 février 1812, la composition de division se composera de 23 canonnières ou bateaux canonniers. En outre, des bateaux du pays seront rassemblés au besoin pour un transport de 3 000 hommes sur l’île de Walcheren. Elle sera chargée du service des passes des deux Escaut, de celui des îles de Walcheren, de Cadzand et de partie de Schouwen. Elle sera commandée par un capitaine de vaisseau nommé par notre ministre de la marine. Elle sera répartie entre l’Escaut occidental et l’Escaut oriental. 6 canonnières de cette division seront sous les ordres du général de division, commandant à Walcheren. Elles éclaireront les côtes et se porteront sur les points menacés par l’ennemi. Elles assureront les communications avec l’île de Cadzand et l’île de Schouwen. Les 17 autres canonnières, les bricks et corvettes devront exclusivement protéger les ports de Walcheren, dont celui de Flessingue. Il sera adjoint au général commandant l’île de Cadzan, un officier de marine avec 2 bateaux canonniers, 3 caïques et 3 péniches. A l’embouchure de l’Escaut oriental et Zierikzee, il y aura une corvette en station avec 6 bateaux canonniers et 6 péniches armés, mais non équipés, à la disposition du commandant de la corvette et employés par lui en cas de besoin.
2)- 2ème Division : Flottille de la Meuse : Elle est composée de 2 chaloupes canonnières ou bateaux canonniers, plus 23 autres péniches. Sa destination est d’exercer les marins toutes les fois que les vaisseaux et frégates seront empêchés d’appareiller. Elle est chargée d’une partie de la défense des îles de Schouwen et de Goeree. Elle sera commandée par un capitaine de vaisseau qui sera sous les ordres du général commandant l’île de Goeree. Elle sera répartie entre le Brouwershaven-Gat et l’embouchure du Haring-Vliet, pour qu’une partie soit toujours entre Schouwen et Goeree, et l’autre au nord de Goeree. Une forte corvette sera stationnée entre Willemstad et le fort Duquesne, de manière à protéger le passage dans l’île de Goerée. En cas d’attaque elle sera protégée par les deux batteries des forts Ruyter et Duquesne. L’officier commandant la corvette aura sous ses ordres quatre bateaux canonniers et 3 embarcations destinés au service de la garnison de Goerée. Il commandera en outre le port de Willemstad et les marins qui s’y trouvent. Il y a en réserve à Willemstad six bateaux canonniers et 6 péniches prêts à être armés en cas de besoin par les marins du pays et par l’équipage de la corvette.
3)- 3ème Division : Flottille de l’Escadre :
. Le 14 mars 1812 : Paris (lettre n°18576).
Lettre de l’Empereur adressée au Vice amiral Comte DECRES.
Il lui demande les noms et l’organisation des deux bataillons de flottille, sous les ordres du Vice amiral VER HUEL, pour faire partir 1 000 de ces marins français et hollandais pour se rendre en diligence à Dantzig. (4ème & 17ème de flottille). Il demande que 1 000 autres marins français et hollandais, bien armés et bien équipés, sous les ordres du Contre amiral BASTE, partent pour Magdebourg. Tous ces hommes seront armés, auront des cartouches et des gibernes. Les deux équipages, tant celui du Nord que celui de Boulogne, et la compagnie de 200 hommes des marins de la Garde que le duc d’Istrie a eu ordre de faire partir pour les mettre sous les ordres du Vice amiral GANTEAUME. (GANTEAUME sera malade, et le Capitaine MOTARD sera indisponible) c’est le Contre amiral BASTE qui commandera.
Le Prince Eugène emmène avec lui 2 compagnies de marins Italiens de Venise. Le tout fera
2 400 marins à l’armée, indépendamment des 2 bataillons d’Ouvriers de la marine (1 600 hommes).
Nota : D’après le Martinien, p. 690, le 17ème Équipage de flottille se trouvait au siège de Riga en octobre, à la défense de Mittau en décembre, à la reprise de Tilsit en décembre 1812 et enfin à la défense de Dantzig en septembre 1813.
Le 4ème Équipage de Flottille, se trouvait à la Bataille de Krasnoë le 18 novembre, puis au pont de la Bérézina le 20 novembre 1812.
En mars 1812, on dénombre 100 équipages de marine répartis en 24 de Flottille et 76 de Haut Bord, mais le manque de personnels amène l’Empereur à réduire l’armement de chaque flottille, passant de 120 à 72 bateaux. 5 400 hommes, seulement, armeront les escadres.
. Flottille de Rochefort
En l’An XII, la flottille nationale s’étendait sur l’ensemble du littoral côtier. La flottille de Rochefort comptait une dizaine de bateaux canonniers armés pour la plupart d’une pièce de 24 et répartis en divisions, sections et escouades. (Réf : 3E1 275, 276 - CC6 410)
lle protège la rade de l’île d’Aix, l’estuaire de la Charente et l’arsenal de Rochefort et compte 2 équipages de flottille.
. Flottille du Verdon :
Dépend géographiquement de Rochefort. Elle protège l’estuaire de la Gironde. (Nota : Sa composition est en cours de recherche.)
. Flottille de l’Adour :
Son port d’attache est le petit arsenal de Bayonne. En 1814, c’est le 19ème Équipage de flottille qui défend la place en 1814. La corvette La SAPHO Commandée par le Capitaine de frégate DELTRE DE PAUGE arrivant de Rochefort vient renforcer la garnison.
. Flottille du Trocadéro (Cadix, Espagne)1810 à 1813 :
Près de Cadix en Espagne, elle est dirigée par les Capitaines de vaisseaux BASTE, puis SAIZIEU (du Corps des Marins de la Garde), commandant respectivement les 1er et 2ème régiment provisoire de Marine (Corps jumelés de marins et d’ouvriers de la marine) appelé aussi, selon certaines sources « 1er et 2ème équipage de flottille ».
(René CHARTRAND –Napoléon’s sea soldiers N°227 – Ed. Osprey. Men at arms series. J. SARRAMON, “Les marins à terre en Espagne et au Portugal sous le 1er Empire”, La Sabretache n°92. 1988, Le Bivouac 1996)
1813
Le système est modifié. Les équipages de flottille sont définitivement incorporés dans l’organisation des équipages de Haut-Bord, mais tous les matelots doivent, dans la mesure du possible, passer à tour de rôle sur des bâtiments plus petits.
Nota : Pour l’application de ses mesures, certaines sources indiquent la date du 18 mars.
. Juillet 1813 : Info.
. L’Enseigne Auxiliaire KERMORVANT est affecté sur la canonnière N° 186 à Brest.
. Le dépôt principal du 19ème Équipage de Flottille est à Bayonne.
. Le 5 juillet 1813 : Correspondance du ministre au PM de Rochefort (AM 2E165 – n°137)
Il est indiqué dans cette lettre ce qu’il y a dans la salle d’armes .
. Août 1813 : Info.
Le 2ème Équipage de Flottille est sur le vaisseau Le Régulus.
. Le 10 août 1813 : (AM 2E1 65 –n°91)
Décret impérial organisant le 14ème Équipage de Flottille en Équipage de Haut-Bord N° 88 à Nantes. Capitaine de Vaisseau LE BOZEC. Ils seront répartis sur les frégates La Sultane et l’Étoile, ainsi que dans le dépôt.
Signé DECRES.
. Le 18 août 1813 : Correspondance de Paris. (AM 2E1 65-n°71)
L’amiral DECRES au PM de Rochefort. « Plusieurs conscrits Hollandais des classes 1812 et Français 1814, du 19ème Équipage de Flottille, seront donnés au département de la Guerre, pour être incorporés dans la Ligne à Mayence, où ils devront rendre leurs effets : Paletot, gilet à manche, pantalon de toile, bonnet de police ».
. Le 11 septembre 1813 : Info.
Une partie du 17ème Équipage de Flottille se trouve à bord du brick Le Mameluck, Lieutenant de vaisseau GALABERT.
. Octobre 1813 :
Répartition des Équipages de Haut bord.
Campagne de Russie, 1812 :
Le 14 mars 1812 (Lettre n°18576), l’Empereur demande à son ministre DECRES un rapport concernant le nom et l’organisation de 2 bataillons de flottille qui sont sous les ordres du Vice Amiral VER HUELL (Préfet Maritime de Hambourg 1811/1812). Il demande de faire partir 1000 de ces marins Français et Hollandais à Dantzig, et 1000 autres, bien armés et équipés, sous les ordres du Contre Amiral BASTE, pour se rendre à Magdebourg. Il est nécessaire que ces hommes soient armés, qu’ils aient leurs cartouches et des gibernes.
Les deux équipages (4ème et 17ème), tant celui du Nord que celui de Boulogne ainsi que la compagnie de 200 hommes des marins de la Garde que le Duc d’ISTRIE a ordre de faire partir, seront sous les ordres du Vice Amiral GANTEAUME. Si ce dernier, souffrant, n’est pas en état de suivre, et si le Capitaine de Vaisseau MOTART est absent, le Contre Amiral BASTE commandera.
Le Vice Roi d’Italie, le prince Eugène (4ème et 6ème Corps de la Grande Armée à Kamen) aura avec lui 2 compagnies de marins Italiens de Venise, faisant un effectif total de 2400 marins, indépendamment des 2 bataillons d’Ouvriers de la marine qui porteront le total des troupes de marine à 4000 hommes.
Le Transport militaire maritime en 1812 :
Les transports principaux de la Grande Armée sont assurés par la terre par les convois de charrettes ou chariots tractés par des chevaux ou des bœufs. Ils sont aussi assurés par voie navigable jusque sur le Niémen par des marins de la flottille (4ème). De Königsberg, les bateaux gagnent Tilsit et Kowno en empruntant le Prégel jusqu’à Tapiau, puis le canal de Deime allant à Labiau, le Gross Friedrichs Graben, la Gilge et le Niémen. Le halage se fait à l’aide d’hommes, de femmes et de chevaux. Des commissaires, placés de loin en loin, en assurent le service. Aussi de grands travaux furent exécutés pour approfondir la Gilge et permettre le passage des bateaux pesamment chargés qui transportaient de l’artillerie, des munitions et des vivres. Tout le service est placé sous les ordres du Contre amiral BASTE, chargé du commandement de la flottille du Kurisches-Haff et de Frisches-Haff.
. Personnalités recensées :
cdt : commandant
Le 4ème Équipage de Flottille
1812
Campagnes de Russie, 1812 :
Le 14ème Équipage de Flottille.
Mai 1813
Le 17ème Équipage de Flottille
1811 & 1813
. Campagne d’Allemagne, 1813 :
. Le 29 mars 1813 :
Le 17ème participe au siège de Dantzig, au court duquel un Enseigne de Vaisseau ainsi que le Lieutenant de Vaisseau DUREST sont blessés.
. Le 9 décembre 1813 : Paris (lettre n°20993).
Lettre adressée au Vice amiral DECRES. L’Empereur ordonne qu’une première division de flottille soit à l’Embouchure de l’Escaut. Composée de 23 chaloupes canonnières et 10 péniches. La Station de Cadzan est commandée par le lieutenant de vaisseau LAVERGNE et compte 2 chaloupes canonnières et 4 péniches. Celles dans l’Escaut oriental (Lieutenant de vaisseau PILLORE) et de Zierikzee aura une corvette, 6 bateaux canonniers et 6 péniches, composée de Français et de Hollandais..
La flottille de l’Escaut est commandée par le Capitaine de vaisseau GREBAN.
19ème Équipage de Flottille
1812 - 1813
. Information :
Août 1812 : La frégate Le Rubis se trouve à Nantes. 45 hommes du 19ème partiront pour Rochefort.
Incorporation en 1813 de 600 hommes pour le 19ème de Flottille à Bayonne.
30 conscrits du 19ème (classe 1811) incorporés dans le 1er bataillon de Pontonnier de Strasbourg. (Lettre du 3 février 1813).
Le décret du 27 janvier 1813 prescrit de prendre des marins de haut bord et de flottille, ayant au moins 22 ans, une taille de 5 pieds 3 pouces, 12 mois d’embarquement et savoir nager et manier l’aviron.
Composition partiel du 19ème Équipage de Flottille à Bayonne en 1812 :
SHM du port de Rochefort : Série E (3E3 78 -5 ; 6 ; 7 ; 8 ; 9)
Information : En 1813, de nombreux matelots du 19ème de Flottille, à bord de la frégate « Le Rubis » seront incorporés dans le 18ème Équipage de Haut Bord à St Malo.
Le 43ème Équipage de Flottille
Mars 1810- Mars 1813
Formé à Boulogne et passe ensuite à Flessingue sur une division de canonnières.
Le 43ème Équipage de Flottille et le 2ème Bataillon d’Ouvriers Militaire de la Marine forment temporairement le : 2ème Régiment de Marine ou 2ème Équipage de Flottille.
. Capitaine de vaisseau de 2ème classe Louis Pierre François Ricard Barthélemy SAIZIEU, Major de l’Équipage des Marins de la Garde Impériale, fait fonction de « Colonel ». Passera Capitaine de Vaisseau de 1ère classe en 1814.
Composition du 43ème Équipage de Flottille en 1810 :
. Pierre DAVIEL : Capitaine ingénieur du Génie Maritime au 2ème BOMM, Adjoint chargé des constructions. (Décret du 20 mars 1810)
Campagne d’Espagne & du Portugal 1808,1809,1810, 1811, 1812 :
Contexte :
En 1809 :
Les troupes françaises ont pris les villes de Saragosse et Gérone. Le nord du Portugal et la Galice ont été évacués pas les Anglais. Partout ailleurs, la situation stagne pour l’un et l’autre camp. Les Anglais se sont repliés derrière la frontière Portugaise et les troupes régulières espagnoles, après de sérieux revers, se replient vers le sud en encourageant la « petite guerre » sorte de guérilla et d’embuscades faites par des troupes irrégulières qui immobilisaient beaucoup de troupes occupantes.
Le 31 juillet 1809 :
Une colonne française, dont des matelots et des Ouvriers de la Marine, se rend dans la région de Soria pour y chasser une bande de guérilleros forte de plus de 2 000 hommes.
De janvier 1810 à mars 1811 :
La victoire de Wagram et le traité de Vienne, signé le 14 octobre 1809 à Schönbrunn, permirent à l’Empereur de se consacrer davantage à la Péninsule. Il songeait même y retourner mais préféra envoyer de nombreuses troupes libérées par la paix autrichienne. Plusieurs divisions de réserve, le 8ème Corps de JUNOT, un fort contingent de Jeune Garde, 20 escadrons de gendarmerie, le 9ème Corps de DROUET D’ERLON et enfin des Marins (dont les 43 et 44ème Equipage de flottille). L’objectif consistant à chasser définitivement les anglais, que l’Empereur considérait à juste titre comme l’ennemi le plus dangereux.
Le roi JOSEPH est à Madrid mais ne possède aucune fortune, puisque NAPOLEON a confisqué tous les biens des familles les plus puissantes et hostiles au profit du trésor impérial. Les conseillers de JOSEPH lui vantent les mérites d’une expédition en Andalousie, province considérée comme une des plus riches d’Espagne. Les troupes françaises n’ont pas reparu dans cette région depuis l’affaire de Baylen. JOSEPH prend la décision d’aller en Andalousie, mais Napoléon s’y oppose considérant que seul le combat contre les Anglais s’impose et ceux-ci sont au Portugal. Une fois l’Anglais chassé, il sera facile de se rabattre vers le sud et terminer la campagne. JOSEPH insiste, poussé par son entourage qui lui présente l’opération comme une « promenade militaire », NAPOLEON finit par céder à ces suppliques.
JOSEPH dispose de 60 000 hommes répartis en trois corps d’armée dont SOULT est major général. VICTOR commande le Premier Corps, SEBASTIANI le Quatrième, MORTIER le Cinquième et la réserve de DESSOLLES. Le Deuxième Corps de REYNIER (qui vient d’arriver d’Autriche) reste sur le Tage dans la région d’Alcantara, pour surveiller les Anglais. Les trois corps, forts de 60 000 hommes s’enfoncent dans la Sierra Morena.
Le 20 janvier 1810 :
Les trois corps forcent sans peine le passage du col de la Sierra Morena. Surprises, les troupes espagnoles décrochent en abandonnant leur artillerie. A gauche SEBASTIANI envoie une colonne pour s’emparer des ponts sur le Guadalquivir, elle bouscule l’ennemi, fait 6 000 prisonniers et prend 25 pièces de canons. SEBASTIANI lance à ses troupes un ordre du jour daté de Baylen, encore jonchée de débris de l’armée défaite de DUPONT. Le Quatrième Corps marche sur Jaen et le Premier Corps sur Cordoue. Les deux villes ouvrent leurs portes sans résistance. VICTOR prend alors la direction de Cadix avec son Premier Corps à la poursuite du Duc d’ALBUQUERQUE. Mais la marche est arrêtée à Ecija par le roi JOSEPH qui lui demande de se rabattre. En effet, le roi veut prendre Séville « la riche ». La population fait mine de défendre la ville, puis finit par ouvrir ses portes à JOSEPH, sans combattre. Le roi y entre, le 31 janvier, en grande pompe, mais la junte en a profité pour se retirer vers Cadix.
Le 28 janvier 1810 :
Pendant ce temps, le Quatrième Corps prend Grenade et pousse sur Malaga, qui après une vive résistance se rendra le 5 février suivant. VICTOR se présente et s’arrête au pont de Zuazo sur le Guadalquivir. Le duc d’ALBUQUERQUE, avec les restes de l’armée d’Estramadure, soit 9 000 hommes, a de l’avance sur les Français et se replie sur l’île de Léon. Vaste marais triangulaire dont deux côtés sont baignés par l’océan et le troisième séparé de la terre ferme par un bras de mer appelé Canal de Santi Petri. Au sommet de ce triangle se trouve Cadix, bâtie sur un rocher.
VICTOR ne peut traverser le canal, faute de bateaux. Il fait quelques sommations vites repoussées par la Junte et se contente de faire établir des redoutes et des batteries sur les points les plus importants, désignés par le général SENARMONT, afin d’assurer un blocus efficace de la ville. Cadix. Le gouverneur de la place est Francisco Jovier VENEGA De SANVEDRA ( ?) Elle compte une garnison d’environ 22 000 hommes dont 15 000 espagnols (dont les 9 000 d’ALBUQUERQUE) et 7 000 anglo-portugais du général Thomas GRAHAM, mais aussi l’escadre anglaise de l’amiral PARWIS et l’espagnole de DON IGNIACIO DE ALAVA. Le nombre des assiégés est supérieur à celui des assiégeants. Pour information, le 20 juin précédant, le duc l’ORLEAN, futur roi LOUIS PHILIPPE (1777-1850), y avait débarqué et offert ses services à la Junte qui le reçu avec égard, mais refusa sa proposition. Le 3 octobre suivant, il regagna l’Angleterre fort déçu et mécontent.
Le 11 avril 1810 :
Le fort de Matagorda est enlevé après 10 jours de siège. Des obusiers-canons dits à la Villantroys (du nom de l’inventeur) venant de Séville furent installés pour le bombardement du fort du Trocadéro.
Le 10 juillet 1810 :
Le 1er régiment de marine (1/44) du colonel BASTE, qui arrive d’Autriche, a ordre de se rendre à Cadix en passant par Linares, Baylen, Andujar et Cordoue. Peu après Baylen, sur la route d’Andujar, la colonne est soudainement attaquée par la guérilla. Après un bref combat, les brigands sont repoussés, mais l’Enseigne de Vaisseau GOURDAN est blessé au cours de l’engagement. Le 1er de Marine du Colonel BASTE fait maintenant sa jonction avec le 2ème régiment de Marine (2/43) du Colonel SAIZIEU.
Le 28 juillet 1810 :
Arrivé à Puerto Réal, petit port de pêche près de Cadix. Afin de protéger les batteries de côtières des attaques réitérées de l’ennemi, VICTOR ordonne aux Colonels SAIZIEU et BASTE de faire construire une flottille. Le lieutenant de vaisseau GRIVEL a sous ses ordres une compagnie de Marine composée en partie de marins de la Garde et de classe évadés des prisons espagnoles qui se joignent aux Ouvriers militaires de la Marine du capitaine ingénieur de la Marine Pierre DAVIEL pour effectuer cette tache. Toutes les embarcations du littoral sont réquisitionnées, d’autres sont construites avec des matériaux pris dans les petits chantiers alentours (Port Royal, Sainte Marie, Rota et San Lucar) et dans l’arsenal de Caroque, tombé entre nos mains. Cette flottille prendra le nom de « Flottille du Trocadéro ». Un des bateaux canonniers, que montera SAIZIEU avec des marins de la Garde, est baptisé « Le MISTICK ». Entre temps VICTOR cherche a assurer sa position et renforce les forts de Matagorda et du Trocadero qui permettent de bombarder la ville. D’autre part, il fait construire par ses soldats du Génie et Ouvriers de la Marine une ligne de redoutes, mais ne peut encore passer dans l’île de Léon
Le 2 octobre 1810 :
Les 1er et 2ème Régiment de Marine se trouvent à l’affaire de San Lucar, prés de Cadix, où le Lieutenant de Vaisseau BARRE est blessé ainsi que l’Enseigne de Vaisseau LETRANGE, qui mourra plus tard de ses blessures. Le Colonel SAIZIEU, toujours à Puero Réal sur le Guadalquivir, possède maintenant une flottille d’une centaine d’embarcations pourvues de canons.
Le 31 octobre 1810 :
Il atteint Rota, puis le fort de Sainte Marie le 2 novembre suivant où il repousse les canonnières Anglo-espagnoles. Les marins ont mission de tenir le canal de San Pétri, que doit traverser le gros des troupes françaises. Mais les deux routes d’accès sont barrées par la Division KEATS et les troupes espagnoles.
SAIZIEU reçoit l’ordre de se rendre à Sainte Marie, point de ralliement de la flottille. De nombreuses canonnières sont relativement légères. Il décide de leur faire traverser un isthme de 1 500 mètres de large en les tirant à bras d’hommes sur des charrettes réquisitionnées. Cependant ce mode de transport étant impossible pour les plus grosses embarcations armées, il fallut traverser la rade. Quoi qu’inférieure en nombre, la flottille engagea la lutte contre celle des anglo-espagnols. L’équipage composant le bateau canonnier marchant de tête (le Mistick) était composé de marins de la Garde sous les ordres de SAIZIEU et du Maître d’équipage François BOYARD. Malgré le feu des canonnières ennemies, 65 bateaux passent ainsi du Rio Petro dans le canal du Trocadéro qui mène à celui de Santi Petri, sous les acclamations des troupes françaises qui tiennent une partie de la côte.
Le 26 novembre 1810 :
Les Français repoussent une attaque générale de la flottille ennemie. L’Enseigne de vaisseau CHARRAIRON est blessé.
Le 3 mars 1811 :
Une partie de la garnison de Cadix, commandée par le général ZAYAS, tente une sortie pour appuyer l’action de l’armée anglo-espagnole venant de Gibraltar. Elle est repoussée dans l’île de Léon par la division VILATTE. Au cours de l’action, le 63ème de ligne s’empare d’un drapeau Espagnol.
Le 31 décembre 1811 :
Des matelots du 43ème (1er Régiment de Marine) participent à différents combats dont l’assaut de Tarifa, à la pointe sud de l’Espagne, près de Gibraltar. Le Lieutenant de Vaisseau MAUBRAS y est tué.
Le tour de force du Colonel SAIZIEU aura été inutile, car après 18 mois de siège devant Cadix, SOULT ordonne sa levée le 25 août 1812. Les Matelots et ouvriers de la marine détruisent, avant de partir, tout le matériel de siège, brûlent et coulent les 150 embarcations de toute nature formant la flottille.
Les deux régiments de Marine font route vers Séville, Valence et font toute la campagne avec l’armée française du midi en Espagne, combattent devant Salamanque contre les Anglais et les repoussent jusqu’à la frontière du Portugal. Retour en France en juin 1814.
Lors du siège de Bayonne par les troupes alliées, plusieurs équipages de la flottille de l’Adour renforcés par des marins de Rochefort, se battront contre les Anglais.
Personnalités :
Le 26 août 1813 :
De retour à Bordeaux, il semble que de nombreux matelots du 43ème revenant d’Espagne, aient été remis à la disposition du dépôt de la Guerre, par ordre de son Excellence.
De nombreux marins sont originaires des cantons de : Cozes, Saujon, Gémozac, Mirambeau, St Genis, Marans, St Martin, La Rochelle, Marennes, Le Château et St Pierre d’Oléron, st Agnant et Rochefort. D’autres sont originaires de la Gironde et du Sud Ouest. Enfin des éléments Belges : Anvers (Deux Nethes) et Vilevorde (Dyle), Polonais et Allemands.
Sources : (SHM Rochefort. 3E3 38).
Le 44ème Bataillon de Flottille Impériale
1808 à 1811
I/- Généralité :
Le 2 mars 1808 : Date du décret prescrivant la création de 50 bataillons de la marine impériale destinés à constituer les équipages de 50 vaisseaux de 74 canons, était suivi d’un décret daté également du 2 mars qui décidait la formation immédiate de31 de ces bataillons. Quelques mois plus tard, ce chiffre était porté à 40. C’est alors que les 5 bataillons de la flottille vinrent s’ajouter à ces 40 bataillons de marine et furent numérotés à leur suite. Le 1er bataillon de la flottille fut ainsi dénommé 41ème bataillon de la flottille, 2ème/41ème, 3ème/43ème, 4ème /44ème, et le 5ème bataillon, 45ème bataillon de la flottille.
Le 1er mai 1808 : Formation du 44ème Bataillon qui dépendra de la Flottille de BOULOGNE.
En 1809 : Plus de 1200 marins vont faire la campagne d’Autriche. En effet, l’Empereur souhaite adjoindre à ses armées des troupes de marine composées d’équipages de flottille et d’ouvriers militaires du Génie maritime pour transporter les approvisionnements et des troupes par voie fluviale mais aussi participer à la construction des ponts et embarcations diverses.
Le 11 septembre 1810 : Il prendra en Espagne le nom de 2ème Equipage de Flottille.
Le 1er janvier 1814 : Devient 90ème Équipage de Haut Bord.
Le 1er juillet 1814 : Dissolution du 90ème de HB, par un décret Royal de SM en date du 10 mai précédent.
II/- Historique :
En 1809, l’Empereur écrit à son ministre de la Marine DECRES la lettre suivante :
« Monsieur le Vice amiral DECRES,
Je désire avoir un bataillon de la flottille à l’armée du Rhin. Voici quel serait mon but, faîtes moi savoir s’il serait rempli. 1200 marins seraient forts utiles cette année pour le passage des rivières et pour la navigation du Danube. Mes marins de la Garde m’ont rendu de grands services dans les dernières campagnes, mais ils faisaient un métier indigne d’eux.
Les marins qui composent la division de flottille savent-ils tous nager ? Sont-ils capables de mener un bateau dans une rade ou dans une rivière ? Savent-ils l’exercice d’infanterie ? S’ils ont cette instruction, ils me seront fort utiles. »
Le ministre DECRES répond à l’Empereur que les marins sont à même de rendre les plus grands services aussi bien sur terre que sur mer, et lui présente aussitôt, un décret qui va en ce sens.
2/1- Décret impérial du 17 mars 1809:
« Art 1 : Le 44ème bataillon de notre Flottille impériale sera complété de 1227 hommes, officiers, sous officiers, marins et apprentis marins compris.
Art 2 : Les hommes composant le bataillon seront instruits dans les manœuvres d’infanterie, ils seront armés et auront le sac garni comme nos soldats d’infanterie.
Art 3 : chaque compagnie, au lieu du sabre, portera un outil en bandoulière, soit :
1ère escouade de chaque compagnie : 1 hache.
2ème escouade de chaque compagnie : 1 pic à hoyau.
3ème escouade de chaque compagnie : 1 pioche.
4ème escouade de chaque compagnie : 1 pelle.
Art 4 : chaque homme aura 2 paires de souliers et 1 au pied, une capote et une giberne. Notre ministre pourvoira à ce que le bataillon soit dans le meilleur état. Chaque homme sera porteur d’un livret semblable à celui de nos troupes de terre, constatant la situation de la masse de linge et chaussures.
Art 5 : Le bataillon partira le 1er avril et se rendra à Strasbourg. »
2/2- Composition du 44ème Équipage de Flottille (2ème Équipage de flottille en Espagne :
2/3- Campagne d’Autriche 1809 : Ile de Lobau et Wagram.
. En mars 1809 :
Le 44ème Bataillon de flottille est sous les ordres du Colonel BASTE, détaché et récemment nommé Capitaine de vaisseau de l’équipage des Marins de la Garde. Il dirige également en chef les 6 compagnies du 1er Bataillon des Ouvriers de la Marine d’Anvers (Ce bataillon prendra plus tard le nom de Bataillon du Danube en raison des exploits réalisés durant la campagne de 1809). Le bataillon quitte Anvers en compagnie du bataillon d’Ouvriers militaires de la marine et se dirige sur Strasbourg.
Partis de Strasbourg, tous ces marins rejoignent la Grande Armée en passant par Ulm, Passau (vers les 15/20 mai), Mayerbach, Efferdin, Litz et enfin le Danube. Fin juin, plusieurs détachements d’Ouvriers Charpentiers et Calfats partent de Boulogne et Rochefort avec « 3 paires de souliers neufs et une capote » et rejoignent leurs camarades.
L’Autriche mécontente et toujours hostile, voulant profiter des graves embarras que la guerre d’Espagne causait à la France, décide de lui déclarer la guerre le 9 avril 1809 et envahit aussitôt la Bavière. Déjà bien informé des préparatifs militaires de l’Autriche, l’Empereur entre à Paris dès la fin du mois de janvier 1809. Le 12 avril suivant, de son bureau des Tuileries, il donne ses ordres de marche à l’armée du Rhin qui était redevenue La Grande Armée. Il alerte aussitôt ses alliés de la Confédération du Rhin et renforce son dispositif défensif en Italie sous les ordres du Vice-roi Eugène de Beauharnais. Il réorganise son armée du Rhin et informe le Tsar Alexandre des risques d’un imminent conflit avec l’Autriche dont il estime le début des hostilités vers le 15 avril.
Entre temps, les trois archiducs Autrichiens, commandant chacun une armée, lancent trois offensives dirigées contre :
La Bavière, sous les ordres de Charles,
L’Italie, sous les ordres de Jean,
La Pologne, sous les ordres de Ferdinand.
. Le 10 avril 1809 :
L’avant garde de l’archiduc Charles, forte de 58 000 hommes, pénètre en Bavière, sa réserve le suit et compte 140 000 hommes. Cette avant garde va se heurter aux troupes de la Confédération du Rhin, puis à celles de l’Armée d’Allemagne (appellation donnée aux troupes françaises stationnées en Allemagne) sous les ordres du Major Général BERTHIER.
. Le 20 avril 1809 :
Après les batailles d’Abensberg, l’armée française s’enfonce vers l’est et se dirige sur Vienne.
. Le 21 avril 1809 :
Se déroule un combat à Landshut,
. Le 21 avril 1809 : Strasbourg :
Arrivée des premiers détachements des deux bataillons d’Ouvriers et de marins du 44ème.
. Le 22 avril 1809 :
Bataille d’Eckmühl.
. Le 23 avril 1809 :
Prise de Ratisbonne par LANNES et DAVOUT. L’Empereur y sera légèrement blessé au talon par une balle tirée, paraît-il, d’un Jäger Autrichien.
. Le 26 avril 1809 :
MASSENA prend la ville de Passau qui est la clef du confluent de l’Inn et du Danube.
. Le 26 avril 1809 : Strasbourg :
Arrivée des derniers éléments des deux bataillons d’Ouvriers et de marins. L’Empereur décide d’attacher ces troupes au génie de l’armée sous les ordres du général BERTRAND.
. Le 7 mai 1809 :
Au soir, l’Empereur couche à Schönbrunn, dans le château de l’empereur d’Autriche.
. Le 10 mai 1809 :
Les troupes françaises occupent les faubourgs de Vienne. Le 11 mai, refusant de capituler, elle est vigoureusement bombardée. Deux jours plus tard, les Autrichiens l’évacuent, mais ont sur les talons les soldats d’ OUDINOT qui occupent aussitôt la ville. Le 18 mai, l’Empereur établit son quartier général à Ebersdorf, près du Danube et supervise étroitement les travaux qu’il a ordonnés pour le passage de son armée sur l’île de Lobau et la rive gauche. La petite flottille compte 10 bateaux canonniers portant 20 pièces et 230 marins et une dizaine de péniches couvrant les ponts.
Composition de la flottille :
L’île de Lobau se situe à quatre kilomètres en aval de Vienne, dans une lagune entourée par les deux bras du Danube. Le bras et les marais qui bordent la rive sud de l’île mesurent près de 900 mètres. Celui du nord ne mesure que 100 mètres. Cette petite île est très boisée (c’était une réserve de chasse le la famille impériale Autrichienne dont la pavillon se trouve au centre de l’île et qui servira à l’état-major) et s’étend sur quatre kilomètres de longueur sur six de largeur.
. Le 17 mai 1809 :
Un premier pont de bateaux est construit par les pontonniers et ouvriers de la marine, aidés par les matelots de la flottille qui transportent les matériaux de construction pris aux environs de Vienne. Ce pont qui enjambe le bras sud du fleuve est baptisé « le grand pont ». Il est en fait constitué de vieux bateaux et barques récupérés ça et là, assemblés par des cordages réquisitionnés. Le lest se compose de caisses de boulets, dont certaines sont immergées pour faire office d’ancres. Sa résistance semble toute relative, mais les travaux sont faits dans l’urgence. Deux jours plus tard, les ouvriers charpentiers de marine et pontonniers passent dans l’île avec le corps de MOLITOR. Les matelots du 44ème et quelques fantassins légers repoussent la maigre garnison Autrichienne de l’île. Les Pontonniers et Ouvriers commencent à construire un autre pont sur pilotis pour relier l’île à la rive gauche. Les travaux s’achèvent en moins de 36 heures.
. Le 20 mai 1809 :
Deux divisions du corps de MASSENA franchissent le petit bras et occupent Aspern et Essling. Dans la nuit du 20 au 21 mai, une crue soudaine du Danube endommage le grand pont qui est immédiatement consolidé, mais, par la force du courant et des nombreux débris que le fleuve charrie, il se rompt à nouveau. L’Empereur, un moment hésitant, décide de poursuivre tout de même le passage des troupes qui se fera très lentement. Les troupes Autrichiennes qui tiennent l’autre rive du fleuve, sont celles de HILLER et BELLEGARDE, soit 80 000 hommes, et représentent l’aile droite de l’archiduc Charles. Au centre, les troupes de HOHENZOLLERN et de LIECHTENSTEIN et enfin sur l’aile gauche celles de KLENAU et de ROSENBERG.
. Le 22 mai 1809 :
A partir de 2 heures du matin, de forts combats s’engagent à Aspern et durent jusqu’à 7 heures. Les troupes françaises finissent par prendre le dessus. La victoire semble à portée de main, quand à 8 heures, un aide de camp informe l’Empereur que le grand pont vient d’être sérieusement endommagé par des troncs d’arbres, des bateaux chargés de gravas et même un moulin, lancés dans les flots bouillants du fleuve par les Autrichiens. Les ouvriers de la marine et pontonniers s’efforcent de réparer les dégâts, mais à 9 heures le pont se rompt complètement interrompant le passage des troupes française. Les Autrichiens en profitent pour attaquer de toutes parts et s’ensuivent de furieux combats durant lesquels les troupes françaises, en infériorité numérique, se défendent pied à pied avec acharnement.
Les cartouches manquent, les matelots du 44ème, grâce à leurs petites embarcations vont fournir des munitions aux défenseurs, sous le feu meurtrier des Autrichiens. Les troupes de MASSENA accablées sous le nombre parviennent cependant à couvrir la retraite et passent en dernier dans l’île, détruisant au passage le petit pont. C’est à la fin de ces combats que le maréchal LANNES, assis par terre, sera touché par un boulet perdu qui lui brisera les deux jambes. Il mourra de ses blessures neuf jours plus tard. Les combats cessent enfin, mais les matelots passeront la nuit à récupérer les survivants en les transbordant d’une rive à l’autre.
L’empereur, désappointé par cet échec du surtout à la rupture des ponts, rassure ses alliés et met tout en œuvre pour faire réparer les ponts.
. Le 23 mai 1809 :
Les travaux recommencent, mais avant de procéder au passage des troupes sur le Danube, des précautions sont prises. Les ponts qui rallient les deux rives à l’île de Lobau sont consolidés et des estacades de protection sont installés pour arrêter les matériaux divers que les autrichiens continuent de jeter dans le fleuve. Des ouvriers Viennois sont requis avec leurs matériels pour ces travaux de consolidation. L’énorme chaîne qui barrait le Danube à l’époque du siège de la ville par les Turcs, est récupérée et mise en travers du fleuve un peu en amont du grand pont. Pendant ce temps, montés sur des canonnières armées par leurs soins, les matelots du 44ème fouillent les rives et les abords des îles et en chassent les tirailleurs Autrichiens, dont ceux du 2ème Bataillon de Jäger.
. Le 29 mai 1809 :
S’adressant par lettre au Général BERTRAND, L’Empereur lui signifie qu’il faut employer les Ouvriers de la Marine à construire une soixantaine de pontons. Une correspondance en date du 1er juin fait état de la construction de péniches armées qui serviront à maîtriser parfaitement les abords du fleuve.
. Le 5 juin 1809 :
L’Empereur multiplie les ordres pour reprendre l’offensive au plus tôt et ordonne de masquer les futurs points de passage des troupes. Les matelots, pontonniers, ouvriers de la marine et soldats du Génie participent aux réparations des ponts détruits. Au total, 9 ponts seront construits, dont deux sur pilotis consolidés pour franchir sans problème le grand bras du fleuve, trois sur chevalets et enfin quatre autres « provisoires » pour franchir le petit bras. BERTRAND, qui commande le Génie, s’engage à finir les travaux pour le 20 juin. L’Empereur et les ingénieurs DESSAVES du Génie et MOREAU de la Marine, imaginent la construction d’un pont de bateaux à plusieurs tronçons pivotants, qui, lancés en même temps au dernier moment seraient assemblés très rapidement. Un des ponts d’une longueur de 150 mètre, fait d’une seule pièce, constitue l’œuvre la plus importante. Son montage s’effectue à l’insu de l’ennemi. Afin de perpétuer le souvenir de cette merveille de pont militaire et pour y avoir recours au besoin, le commandant CHAPUIS en fera réaliser une maquette.
Pendant ce temps, l’île de Lobau et les îlots qui la borde sont garnis d’artillerie pour protéger le passage des troupes. La petite division de flottille du 44ème, qui se compose d’une dizaine de petits bateaux canonniers soutient de ses canons la tête de pont de l’avant garde, Le Capitaine de vaisseau BASTE monte sur le bateau canonnier LE SAINT HILAIRE avec des éléments de la 5ème compagnies. Un de ses officiers, le Lieutenant de Vaisseau Jacques PARMENTIER (Né à ST Valéry sur Sommes et commandant la 5ème Compagnie), eut les honneurs d’une citation élogieuse de la part du Capitaine de vaisseau (Colonel) BASTE, qui écrivit dans son rapport :
« Monsieur Parmentier, Capitaine (Lieutenant de Vaisseau) à la 5ème Compagnie du 44ème Bataillon, qui commandait une petite division, a parfaitement fait son devoir. Je me félicite d’avoir demandé et obtenu pour lui la croix de la Légion d’Honneur dans l’affaire du 21 juin dernier. »
PARMENTIER avait réalisé, avec une petite division de canonnières, une reconnaissance des îles du Danube, peu avant la Bataille de Wagram. Il y avait rencontré l’ennemi qu’il avait repoussé avec perte, le contraignant à évacuer les îles. En plus des ponts, chaque corps dispose de 5 barques protégées par un mantelet qui en s’abattant, sert de passerelle, ressemblant aux futures barges de débarquement. Chacun des bateaux peut porter près de 300 hommes. OUDINOT ordonne l’embarquement et le passage de la brigade COUROUX ( Division THARREAU ), ils sont protégés durant la traversée par la petite flottille de BASTE. 7 premiers ponts sont enfin construits et permettent le passage des troupes françaises. Le 30 juin, l’Empereur ordonne à MASSENA d’envoyer une brigade sur la rive gauche en empruntant le pont qui avait servi à l’attaque d’avril. Ce simulacre d’attaque oblige l’archiduc Charles à dégarnir son aile gauche à Enzersdorf pour renforcer sa droite.
. Le 1er juillet 1809 :
L’Empereur fait une reconnaissance matinale dans l’île de Lobau et inspecte le dispositif autrichien. Il scrute également le terrain du futur champ de bataille. Le lendemains sa décision est prise, les combats débuteront le 5 juillet.
. Le 3 juillet 1809 :
A 11 heures du soir, l’Empereur dicte ses premiers ordres pour le passage des troupes qui commencera réellement de grand matin le 4 juillet. OUDINOT, qui succède à LANNES à la tête du Deuxième Corps, formera l’avant garde et sera le centre de l’armée. Ce même jour, MASSENA se blesse à la jambe en tombant sous son cheval. Il utilisera une calèche pour se déplacer durant toute la bataille. Dans la nuit du 3 au 4, les troupes défilent en silence et sans discontinuer sur les ponts et s’amassent en ordre dans la petite île. Durant toute la journée du 4, les troupes continuent la traversée jusqu’au moment ou un terrible orage éclate risquant de compromettre les projets de l’Empereur. Les matelots, ouvriers et pontonniers font des prodiges pour que le matériel tienne bon sous ce déluge. La nuit suivante, celle du 4 au 5, le Capitaine de vaisseau BASTE s’empare de l’île de Muhlleiten à la tête des marins du 44ème et laisse sur le terrain plusieurs Autrichiens, ainsi que Lieutenant de vaisseau LEFEBURE (ou LEFEVRE), blessé.
. Le 5 juillet 1809 :
A 4 heures du matin, 30 000 hommes sont déjà passés. En raison du mauvais temps, il flotte, parmi l’état major, un doute sur la réussite de l’entreprise. Mais pour l’Empereur, les dès sont jetés. Les troupes d’avant garde d’OUDINOT franchissent le petit bras et aborde la rive gauche. La bataille de Wagram commence. L’île de Lobau sera baptisée par les soldats l’Ile Napoléon, d’autres porteront les noms de LANNES, ALEXANDRE et ESPAGNE.
. Le 17 juillet 1809 :
De Schönbrunn, l’Empereur expédie des instructions au Major Général a qui il demande d’ordonner aux détachements de marins dont ceux de la Garde, venant de Paris de s’arrêter à Ulm et de s’embarquer sur des bateaux chargés de vivres, de grains, de munitions de guerre et d’effets destinés à l’armée. A la suite de la Garde il y aura un équipage de 60 pontons et 60 haquets, portant leurs poutres, madriers, ancres et cordages, soit un renfort de 90 pontons pour l’armée. Le colonel Directeur des ponts, 3 ou 4 compagnies de Pontonniers, 2 compagnies de marins du 44ème et ceux de la Garde seront à la suite. Ces instructions ne purent être exécutées par les marins de la Garde ayant eu, entre temps d’autres ordres.
Les marins du 44ème Équipages et les Ouvriers militaires de la marine quittent l’Autriche le 29 décembre 1809 avec les dernières troupes. Dans une lettre adressée au Major Général, le Colonel BASTE demande un secours d’habillement pour ses troupes :
« J’observe que depuis leur arrivée à l’armée, le service pénible qu’ils ont fait dans divers bateaux sur le Danube pour le descendre et le remonter les ayant obligés souvent de se mettre à l’eau tout habillé pour les haler, porter de prompts secours et faciliter la navigation du fleuve. Ce service, dis-je, et divers autres accidents sont cause que beaucoup d’hommes ont perdu leurs souliers et leurs guêtres en tirant la cordelette, d’autres une partie de leurs effets, comme capotes, shakos et sacs qui ont été emportés par les amarres au pont d’Ebersdéra et par les aussières de halage ou perdu dans des bateaux qui ont chaviré et dans lesquels il s’est noyé plusieurs matelots. »
L’Empereur qui ne semble pas, à priori, apprécier le talent de ses marins écrira à DECRES :
« … Je ne dois pas vous dissimuler que l’Équipage de marins ne fait pas grand honneur à la marine. Cependant les officiers sont bons et le bataillon utile, mais sur 1 000 de ses hommes, il n’y en a pas la moitié qui vaille nos pontonniers. » Jugement un peu sévère pour des matelots de Flottille qui n’avaient pu, en quelques semaines, acquérir toute la pratique du nouveau métier qu’on exigeait d’eux et ne pouvaient à leurs début montrer le même entrain et toute la science du métier qui avaient rendu célèbre les « Bons à tout faire » des Marins de la Garde. »
2/4 Campagne d’Espagne 1810 – 1813 :
Le 44ème Équipage de flottille et le 1er Bataillon d’Ouvriers de la Marine de l’Escaut dit maintenant « du Danube » sont amalgamés et sont dénommés pour cette campagne, en date du 11 septembre 1810 : 2ème Régiment de Marine. D’autres sources le nomme « 2ème Équipage de Flottille, ou 2ème Bataillon de marins et d’ouvriers ».
. En 1810 :
Le 2ème Régiment de marine ou 2ème de Flottille (44°/1er) se rend en Espagne à la suite des Corps de JUNOT et DROUET D’ERLON. Le Bataillon est toujours sous les ordres du colonel BASTE, nouveau Comte d’Empire, doit rejoindre le port de Cadix, Il manœuvre en Vielle Castille et participe à plusieurs combats dont ceux de Burgos, Soria, Valladolid et Almazan, le 10 juillet, à 150 kilomètres au nord de Madrid.
Plusieurs marins du 44ème trouvent la mort, 7 officiers sont blessés au cours de l’engagement, dont :
Le Bataillon d’ouvriers de la Marine compte aussi plusieurs hommes hors de combat dont 6 officiers blessés parmi lesquels le Chef de Bataillon BUTRAUD. (Voir historique des Ouvriers).
. Fin juillet 1810 :
Le 44ème fait sa jonction avec le 43ème que commande le Colonel SAIZIEU depuis le mois de janvier dernier, ainsi que le 2ème Bataillon d’Ouvriers Militaires de la Marine, dénommé 2ème Régiment de Marine (2/43). Ce renfort se compose de quelques compagnies d’ouvriers extraites des ports de Boulogne, Rochefort, Toulon et d’Anvers. Ces unités sont affectées à l’Armée du Portugal sous MASSENA, et escortent le Quartier Général. Ils retraitent avec l’armée en juin 1811 sous les ordres de MARMONT.
. En août 1810 :
Ils prennent ensuite la direction de Cadix pour rejoindre l’Armée du Midi de SOULT. Ils traversent la Vieille Castille, continuent sur Tolède, puis traversent la Caroline et entre en Andalousie par Linares, Baylen et Andujar où ils subirent une attaque de guérilleros. Les assaillants repoussés sans ménagement, on déplore quelques pertes parmi les marins dont un officier du 43ème, l’Enseigne de Vaisseau GOURDAN. Le Colonel BASTE reçoit l’ordre de rentrer en France pour être affecté à l’arsenal d’Anvers afin de prendre le commandement des flottilles Franco-hollandaises. Il quitte l’Espagne avec un détachement du 44ème de Flottille et laisse le reste de l’unité à son camarade SAIZIEU.
Le siège de Cadix avait commencé dès le 5 février 1810. VICTOR, duc de Bellune fait le blocus du port. En octobre, il ordonne à son Génie de construire une ligne de redoutes autour de la place, mais ne peuvent l’étendre dans l’île de Léon, fortement défendue. Dès leur arrivée les deux unités de marine sont immédiatement affectées aux travaux. Le littoral maritime étant sous le contrôle des anglais, VICTOR ordonne la création d’une petite flottille en réquisitionnant toutes les embarcations des environs. Afin de renforcer cette flottille hétéroclite, le Colonel SAIZIEU fait construire 4 canonnières sur les plans du capitaine ingénieur de marine Pierre DAVIEL. Cette flottille comptant plus d’une cinquantaine d’embarcation prend le nom de Flottille du Trocadéro. Elle participe à l’Affaire de San Lucar où l’Enseigne de Vaisseau LETRANGE du 43ème est mortellement blessé au cours du combat contre la flottille Anglo-Espagnole. Le petit chantier de construction se trouve à Puerto Réal sur le Guadalquivir. Après plusieurs semaines de travaux, la flottille compte maintenant une centaine de petits bateaux canonniers dont celui du colonel qui est baptisé « Le Mistick » Les missions de la flottille sont diverses : transport des vivres, matériels et munitions, mais aussi de troupes. A maintes reprises elle est attaquée par la flottille ennemie qui souhaite détruire ce poste avancé français et conserver son emprise sur la mer.
. Le 31 octobre 1810 :
La petite flottille subit régulièrement les attaques ennemies, car son port d’attache n’est pas suffisamment protégé., le Colonel SAIZIEU souhaiterait de la réunir à Port Sainte Marie où elle serait en sécurité sous les batteries côtières françaises.
. Le 2 novembre 1810 : La Flottille à « pied » :
La flottille Anglo-Espagnole tente plusieurs attaques, mais ses assauts sont toujours sévèrement repoussés. Durant toute la durée du siège de Cadix*, les deux bataillons d’Ouvriers de marine s’évertuent à entretenir la flottille pendant que les marins se chargent de tenir le canal de San Pietri que doit prochainement traverser les troupes de VICTOR. Les deux routes d’accès sont tenues par les unités du général anglais KEATS. Il faut soustraire la flottille du feu des anglais. Considérant que la plupart des embarcations de sa flottille sont légères, le Colonel SAIZIEU décide de lui faire traverser un isthme ensablé de 1 500 mètres sur des charrettes réquisitionnées tirées pour la plupart à bras d’hommes. 65 embarcations font la traversée de la sorte sous le feu de l’ennemi, du Rio Petro au canal du Trocadéro qui mène à celui de San Petri, puis à Port Sainte Marie. Les troupes des VICTOR qui occupent les falaises alentour assistent en spectateurs à cette extraordinaire traversée et encouragent par des vivats les matelots au combat.
Cependant ce mode de transport n’est guère possible pour les plus grosses canonnières. Elles doivent traverser la rade par la mer et quoique inférieures en nombre, elles parviennent à contenir toutes les attaques ennemies. Des matelots et ouvriers en arme sont répartis sur toutes les chaloupes canonnières. Le bateau canonnier de tête « Le Mistick » du Colonel SAIZIEU, est conduit par des Marins de la Garde, dirigé par le Maître d’équipage François BOYARD, les autres embarcations suivent en file indienne. La flottille quitte San Lucar, double la pointe de Chipiona, traverse la rade, passe sous le fort du Trocadéro, récemment pris par les français et se dirige vers Port Sainte Marie. Quelques embarcations se déportent, serrent trop près la terre et s’échouent, les matelots parviennent à les renflouer. Malgré ce contretemps, la flottille ne met que 24 heures pour se rallier et continuer sa route.
Il reste 4 à 5 milles de mer à traverser, dont l’ennemi est maître, la confrontation est impossible à éviter. Il est 2H00 de l’après midi, quant favorisé par une brise modérée, le Colonel SAIZIEU se décide à agir. Il met à l’avant garde le Capitaine GRIVEL (Marin de la Garde) et à l’arrière garde le Major PICARD (Marin de la Garde), puis file tout droit. La flottille ennemie ne tarde pas à arriver sur « le largue en ligne de front » et fait « grand feu ». Dans sa position, battant par l’avant, la flottille française ne peut immédiatement riposter. Confiant par sa puissance, l’ ennemi veut faire « vent arrière » et attaquer de près, si bien qu’à une portée de pistolet elle reçoit subitement une grêle de balles des matelots français qui tue net un bon nombre de marins ennemis et déconcerte les autres. Prenant de l’avance, la flottille poursuit « haut la main » son chemin sans s’écarter d’un seul degré jusqu’à Port Sainte Marie, sans trop d’avaries apparentes. Plusieurs canonnières ont leurs voiles percées par des projectiles ainsi que certaines coques. Les marins français perdent peu de monde dans cette affaire. Le matelot de la Garde HARQUOIN a la cuisse droite emportée par un boulet et sera décoré de la Légion d’honneur en 1813 à la demande du vice amiral GANTEAUME, colonel du corps.
Ce petit combat, comme celui de la traversée en charrette, est un spectacle pour l’armée française qui borde un côté de la baie. Plusieurs maréchaux, dont SOULT, viennent accueillir la flottille dont le bateau canonnier de tête (le Mistick) qui ne semble pas avoir été touché. Mais arrivant près du quai, l’embarcation coule subitement bas à la grande surprise de ses occupants. (Mémoires inédites du vice amiral GRIVEL)
Sources : SHM : 3E 343.32,33,34,45 et 46.
Beaucoup de matelots resteront en arrière et seront prisonniers au Portugal entre 1810 et 1811.
. Le 1er janvier 1814 :
Devient 90ème Equipage de Haut Bord.
. Le 1er juillet 1814 :
Dissolution du 90ème de HB, par un décret de SM en date du 10 mai précédent.
*Informations diverses sur le siège de Cadix :
Il existe une correspondance datée de Chiclana, du 9 au 21 février 1810, dont 4 lettres du Maréchal VICTOR. Sur les moyens pour attaquer l’Ile de Léon., la formation de 3 ateliers de construction à Sainte Marie, Puerto Réal et Chiclana, la prise d’un bâtiment Américain à San Lucar, et la destruction par les Anglais des fortifications des places de la côte.
EN CONSTRUCTION
SOURCES:
Archives de Rochefort
CHARTRAND René, Napoléon’s sea soldiers N°227 – Ed. Osprey. Men at arms series.
SARRAMON J. , “Les marins à terre en Espagne et au Portugal sous le 1er Empire”, La Sabretache n°92. 1988, Le Bivouac 199